4 questions pour vous aider à visualiser votre impact positif
Par Frédérique Thureau pour ResetnGo
Dans le contexte de l’urgence à transformer notre système économique, le business à impact positif est notre nouvel éclaireur.
La 1re vague de l’épidémie de Covid a accéléré la prise de conscience d’une planète en feu
et braqué les projecteurs sur la nécessité de transformer en profondeur notre modèle économique.
Dans un nouveau système d’économie à impact positif, les entreprises ont pour objectif de mettre la finalité de l’entreprise au même niveau que le profit financier. Ces entreprises sont parfois nées au XXe siècle, comme Yves Rocher, n° 1 des produits cosmétiques écologiques en France, ou bien ce sont des entreprises plus récentes, créées au XXIe siècle, comme 1083, entreprise de jeans promouvant une chaîne de valeur locale, de la matière grise, au fil et à la production ou la distribution.
Les investisseurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, qui ont récemment davantage soutenu ces entreprises. Ainsi, au 1er trimestre 2020, les fonds d’investissement socialement responsables ont mieux résisté à la volatilité boursière que les autres et à titre d’exemple, l’indice ISR (Investissement Socialement Responsable) a sur-performé de 15 points l’Eurostoxx 50.
Les entreprises à impact sont devenues attractives, mais les bras et cerveaux manquent pour en créer de nouvelles ou déployer l’impact des entreprises actuelles !
Dirigeants et managers, vous pouvez leur apporter vos atouts !
Dans une deuxième partie de carrière, choisir une entreprise à impact positif, c’est choisir d’orienter son activité pour qu’elle apporte un mieux-être environnemental ou sociétal, tout en gardant sa finalité économique.
Alors comment savoir si votre profil de manager ou de dirigeant est en adéquation potentielle avec ce types d’entreprises ? Quatre questions pour faire un premier auto-diagnostic.
#1 | Aimez-vous être à l’écoute du bruit de notre monde ?
L’entreprise est reliée à un contexte économique, écologique et sociétal qui émet des signaux forts comme des signaux faibles. La pandémie de Covid-19 est un tsunami inattendu, un signal fort, mais aussi le résultat de signaux faibles, mesurés depuis longtemps mais considérés comme secondaires : les hausses et baisses de la bio-résistance, les alertes virales répétées, la multiplication des signes de risques de bouleversements climatiques majeurs, etc. Plus grave que la pandémie, la fonte du permafrost entraînant la libération de grandes quantités de gaz méthane serait suffisante pour anéantir le genre humain.
A l’échelle du business, sachons écouter les lanceurs d’alerte, qui identifient les signes manifestes de nos dysfonctionnements économiques.
#2 | Aimez-vous traquer toutes les dimensions d’un problème jusqu’à son origine ?
Dans la tradition japonaise, un incident n’arrive jamais pas hasard. Si le grain de sable fait dérailler la machine, c’est qu’il existe une faille dans un process ou une aberration dans un système. Pour analyser le système de causalités, deux conditions sont nécessaires : réunir les acteurs sur le terrain et remonter dans la chaîne de causalités avec la méthode des 5 pourquoi successifs. Quand le bouton de votre chemise se découd dès le premier lavage, c’est aussi parce que la chemise a été produite dans une chaîne de valeur où seul le prix compte, quitte à faire travailler des couturières dans des conditions de quasi esclavage.
À l’échelle du business, sachons multiplier les angles de vue possibles sur un phénomène et remonter dans l’analyse pour en visualiser l’origine.
#3 | Aimez-vous créer des solutions nouvelles, pertinentes et imparfaites ?
Il existe toujours un grand nombre de solutions, dont certaines sont créatives voire en rupture avec des solutions ayant marché dans le passé. Elles supposent d’oser les imaginer, les tester et d’accepter par avance qu’elles ne soient que des prototypes à améliorer. Le coton est une culture fortement consommatrice d’eau mais rend le tee-shirt plus agréable à porter. Pour en garder le confort sans forcément surexploiter les réserves d’eau douce de la planète, de multiples solutions sont a priori possibles, avec tous leurs avantages et inconvénients : réduire le grammage, recycler du coton existant, produire des tee-shirt inusables ou réparables, utiliser des matières naturelles et faiblement consommatrices d’eau comme le lin, etc.
À l’échelle du business, sachons imaginer un panel de solutions créatives, toutes pertinentes et sélectionner la meilleure d’entre elles, celle qui pourra s’optimiser avec le temps.
#4 | Aimez-vous visualiser votre impact à long terme ?
En miroir du travail fait pour identifier des problèmes et construire des solutions, la difficulté consiste à se projeter dans le temps long du changement sociétal et écologique en profondeur. Comme l’implique la Théorie du changement, toute activité produit un résultat et en même temps apporte un changement dans le système qui l’a générée. Filons la métaphore de l’habillement : de bonnes solutions à court terme doivent aussi être de bonnes solutions à long terme. Les chaînes de valeur des années 1980 — il faut faire consommer ce que l’on a produit en grandes quantités et à bas prix — doivent être profondément réorientées vers la production, à coûts totaux, y compris les coûts cachés comme la disparition d’emplois ou la pollution, en petites quantités et en temps réel.
À l’échelle du business, sachons anticiper les effets systémiques à long terme de nos décisions.
Chez ResetnGo, nous croyons que les entreprises à impact positif sont des entreprises qui contribuent à la résilience de la communauté humaine et de la planète. Managers et dirigeants dans votre deuxième partie de carrière vous êtes curieux, intéressés ou motivés par ces entreprises à impact positif ? Venez expérimenter les principes d’action du business à impact positif dans nos parcours, nos ateliers ou nos séminaires.